Caroline Bourgeois, Introduction, Altadis, 2007
La découverte de cette artiste a d’abord été une rencontre avec un temps d’arrêt, un saisissement face à son travail.
Les sculptures de Sophie Dubosc nous convient à ce qui nous manque le plus aujourd’hui : le temps. C’est une formidable invitation à la pensée, au doute.
Dans ses œuvres, elle nous parle d’une sorte d’arrêt sur image, avant de faire image. C’est à chacun de se réinventer une fiction, un moment où d’autres personnages peuvent entrer.
Elle pourrait évoquer quelqu’un comme Tadeusz Kantor, mais elle est dans le temps d’aujourd’hui et de demain.
Ce n’est pas un hasard si l’œuvre présentée au Jury s’intitule « Antichambre ».
il s’agit du boudoir de l’imaginaire. Elle utilise des matériaux et des images qui ont tous à voir avec la scène ou à une sorte de travail -le bureau par exemple- comme si notre vie se préoccupait plus de son théâtre que de son réel.
Elle nous plonge dans le monde du funambule. Va-t-on pouvoir tenir l’équilibre de cette vie ? Allons nous pouvoir rester individuel dans cette époque de précipitation ? Allons-nous pouvoir inviter les autres à partager quelque chose ?
Son travail ne peut se rattacher à qui que ce soit, si ce n’est à des moments de poésie, à des moments d’éblouissement. Elle évoque ainsi autant la littérature, Beckett en particulier, le cinéma, plutôt Bresson, et dans l’art plutôt une figure comme celle de cette autre grande artiste Eva Hesse.
La vie commence avec le rêve de pouvoir changer le monde et elle fait partie de ces artistes qui nous donne cette foi-là.