Marie Cozette, Résidence à la Synagogue de Delme, 2007

Sophie Dubosc distille le trouble dans l’ordonnancement apparent des choses. Si elle évoque la question de la subversion, elle suggère aussi que celle-ci peut devenir une norme. La simplicité formelle de ses sculptures n’enlève rien à leur puissance évocatrice. Chaque proposition renvoie tant aux codes de la sculpture qu’à l’histoire ou à la politique. L’association de formes et de matériaux hétérogène remet en jeu notre perception immédiate : tables d’écolier sagement alignées, mais recouvertes d’une épaisseur de plâtre, dans laquelle une main rageuse aurait creusé un trou, bottes en caoutchouc remplies d’un liquide noir et épais… Les titres sont là pour ouvrir des portes supplémentaires : Arrêter le cours de l’Histoire, Les Vierges folles, Cher Guy (en référence à Guy Môquet). Les matériaux choisis ancrent fortement les œuvres dans le réel : plâtre, béton, huile de vidange ou tables d’écolier possèdent une valeur d’usage, une familiarité qui les inscrit dans le monde. Tout est question de point de vue, avec une conscience aiguë que tout choix est duel et peut faire l’objet d’une récupération, que toute position choisie est fragile, en équilibre précaire.